Notre
Histoire en France
Comme c'est écrit dans l'historique de l’Ecosse, il est difficile
de tracer l’histoire du clan dans ce pays entre 1400 et 1700.
Cela est en partie dû à des repères historiques incertains ou méconnus
parce que :
- le clan Davidson (comme d’autres
clans) était un clan plutôt discret, voire sauvage et incontrôlable aussi bien
dans ses localisations, ses activités, que ses immigrations. (Ce clan a
participé à la bataille de Culloden en 1746 avec le Clan Chattan).
- seuls les registres paroissiaux étaient les documents officiels
existants en Grande Bretagne jusqu’à la création de l’ Etat Civil en 1837.
- En
France l’Etat Civil a été crée en 1792 et mis en application dès le 1 Janvier
1793 on comprend pourquoi il est plus aisé de faire des recherches.
Notre Ancêtre
John Davidson :
La vie de John Davidson est quelque peu floue entre sa naissance et
son arrivée en France.
Il semble qu’il ait émigré d’Ecosse vers les Etats-Unis d’Amérique, mais
à ce jour rien n’a été trouvé à son sujet ou sur sa famille, sinon le mariage de ses parents Georg Davidson et Béatrix Wallace le
27 Avril 1739 à Peterhead en Ecosse.
Toutefois il est bien reconnu comme citoyen Ecossais en France.
John Davidson
né en
1760 dans l’ Aberdeenshire en Ecosse est arrivé en France aux alentours de 1784 [1].
Il s’installe sur les quais des Chartrons à Bordeaux.
Il faut dire que le port
de Bordeaux est à cette époque le premier port de France : véritable cœur
historique du négoce, le faubourg des Chartrons (Chartreux) doit sa richesse au
commerce avec le monde entier et plus particulièrement le commerce du vin (les
Ecossais et les Flamands viennent l’acheter en échange de harengs et poissons salés
dès 1500 car le Whisky n’existe pas sous sa forme actuelle et les
Ecossais ne boivent que du vin de Bordeaux (claret).
D’abord commis négociant dans
Tout comme le Consul J.Fenwick, John Davidson est de confession
catholique, religion susceptible (aux yeux des dirigeants Américains) de
faciliter son insertion dans un pays comme
Dès que ce dernier
s’absente [3] il assure l’intérim assisté de John Woods
lui-même secrétaire du Consulat.
L’animation
portuaire met particulièrement à
contribution John qui sert d’interprète auprès des Capitaines des gréements en
provenance de
John quitte ses
fonctions consulaires en décembre 1795 [4]
après une année intense et s’associe à John
Woods pour créer une entreprise de négoce en vin, eau de vie et autres
denrées avec la raison sociale
« Davidson-Woods et Cie » en 1796.
Ils assurent quand
même les négoces de Joseph Fenwick quand ce dernier part en voyage[5]comme la gestion d’une commandite que J.Fenwick finance avec
Cependant un
différend met fin à cette société en l’an IX (1801) : Davidson et Woods
agissant désormais chacun à son compte.
En 1802 John
Davidson décide de recréer une nouvelle société avec John Forster (citoyen
Irlandais).
.
Entre-temps il se marie avec Martha Bowie en 1794 [8] et 7 enfants naîtront de cette union. Il semblerait que c’est
à l’issue de son mariage avec Martha Bowie que la famille est devenue
protestante.
De la rue Charron,
toute la famille de John et Martha déménage au 110 quai des Chartrons en 1796.
(Avec le frère et la sœur de Martha)
Après avoir été un
peu inquiétée par la « Terreur » de la révolution (1793-1794), la
famille subit la « guerre froide » entre la France et les Etas-Unis
de 1797 à 1801 : ces évènements majeurs auront des répercutions sur les
activités de John et sur le train de vie de sa famille…
D’autant qu’une
directive du Ministre de l’intérieur du 6 avril 1804 suite à « la guerre
froide » avec les Etats-Unis d’Amérique, préconise que les négociants
Anglais, Ecossais, et Irlandais doivent s’éloigner de 10 lieues (40
Kms !...) de la ville, de la zone portuaire ou de la côte.
La chambre de
commerce de Bordeaux réagit vite et
envoie un courrier le 5 mai 1804
sur lequel sont mentionnés tous les négociants
ayant fait preuve :
-
d’une
bonne intégration dans la ville,
-
de
leur ancienneté dans leurs activités de commerçants
-
et
de leur honnêteté.
Dix-sept négociants
peuvent ainsi rester à Bordeaux dont notre ancêtre.
Quoiqu’il en soit
tous ces tracas affectent John.
Avec Martha et leurs
enfants, ils décident de quitter le quai
des Chartrons en 1811 pour des demeures plus modestes et moins en vue.
C’est dans les rues
Coussé et Poyenne, qu’ils élisent leurs domiciles successifs.
Ce sont des rues non
loin des quais des Chartrons, mais ils n’auront plus le panorama sur la rivière
Garonne.
Au n°44 de la rue
Poyenne Martha décède[9]: le jeune William n’a que dix ans, il est
entouré et élevé par son père et ses sœurs aînées.
Ils déménagent
ensuite rue Minvielle (recensement 1831) où John y décède. [10]
Les garçons sont tous commis négociant ou courtier
et vivent correctement.
- Eléonore [11] l’aînée vit seule.
- La sœur cadette
Eliza [12] habite avec les jumeaux John-Joseph et Mary-Ann. [13]
- William [14] le plus jeune vit également seul et c’est le
plus fortuné.
- Georges Charles [15] vit seul entre son domicile et l’hôpital.
(Valétudinaire ?)
Tous sont
célibataires et habitent au 20, 30, et 36 rue de la Course.
Jacques Davidson :
- Il n’y a que Jacques [16] le troisième enfant qui mène une vie maritale (rue Coussé) avec
Elizabeth Roque.
Cette dernière a
également sa soeur Jeanne qui vit sous leur toit.
Jacques commis
négociant, et Elizabeth Roque [17] ont un enfant naturel nommé Hypolite Médard [18]. Hélas Elizabeth décède à l’age de 33ans et Jacques élève le jeune Hypolite avec sa
« belle-sœur » Jeanne qui deviendra son épouse. [19].
Jacques et
Jeanne décident d’adopter Hypolite à sa
majorité [20] car celui-ci projette de se marier et il
prend le nom de son père biologique : Davidson.
Hypolite Davidson :
Fondeur en bougie
puis contremaître. (1880).
Il se marie une
première fois avec Céline Durban [21] qui lui donnera trois enfants
-
Jean-Jacques le 23 Novembre
1859 et qui décèdera deux jours plus tard.
-
Une fille sans vie en 1861[22]
-
Emile James [23]
Cependant Céline décède en Septembre 1864 à
l’age de 25 ans,, et tout laisse supposer qu’ Hypolite élève son unique enfant Emile, aidé par sa
mère Jeanne, sa tante Eliza, son oncle John-Joseph, et ses belles sœurs Jeanne
et Marie Durban.
Après six ans de veuvage Hypolite épouse en
seconde noce Marie Bentéjac. [24]
Vers 1874
le couple Hypolite- Marie s’installe dans la ville du Bouscat (chemin du
Pin Franc puis chemin de Tivoli), une bourgade près de Bordeaux, en compagnie de sa mère Jeanne
Roque-Davidson,[25] et plus tard avec sa belle-mère Marie Bentéjac
mère. [26].
Si les Davidson sont bilingues français
anglais, la séparation de la famille entre les deux villes a contribué à ce
que l’anglais soit moins utilisé au
Bouscat.
En effet les deux derniers enfants de la
première génération (Eliza et John-Joseph) continuent de résider ensemble à
Bordeaux. [27] [28] [29]
Médard Pancrace Hypolite et Marie ont deux
garçons qui naissent aux Bouscat :
-
James Henry Adolphe [30] Comptable marié le 10 Février 1900 avec Jeanne
d’Hioré. (Bordeaux)
-
Gabriel Florentin [31] Employé de commerce, marié le 19 Octobre 1905
avec Marguerite Louise Dhios. (Le Bouscat)
Hypolite n’est plus fondeur en bougie mais
employé de commerce.
Il est
ensuite à la tête d’une
entreprise de tonnellerie avec la raison sociale (Davidson - Roque).
De plus il exerce les fonctions de premier
adjoint au maire du Bouscat. [32]
Emile-James Davidson :
Son adolescence a du être difficile, car à l’issue
du second mariage de son père, il
sera confié à une famille hors de
et se
marie avec Catherine Duberga. [34] Trois enfants naissent de cette union :
-
Clotilde [35]
-
Marcel James [36]
-
André [37]
Il exerce la fonction de conducteur de train à
la compagnie du Midi et a le privilège durant un temps d’avoir à ses côtés des
élèves ingénieurs de l’Ecole Polytechnique qui lui sont confiés pour une
initiation au fonctionnement pratique des machines. Après la première guerre
mondiale, Emile dès le temps de sa retraite aura beaucoup d’activités autour de
la mécanique et fera de la forge d’art
sous les yeux émerveillés de ses petits enfants…
André Davidson :
Il est tourneur ajusteur mécanicien de formation initiale. En Décembre
1917 (avant de partir au front) son Grand-père Hypolite meurt dans ses bras.
Il se marie avec Marguerite Dumoulié le 12
Juillet 1921 .Il est engagé dans plusieurs entreprises notamment chez Mr Thomas
inventeur d’une marque de voiture à Bordeaux. Puis il entre comme mécanicien d’atelier à la Compagnie des trains du Midi.
Après un accident du travail, il déménage à
Ruffec en 1929(département de la Charente) puis
à Agen en 1932(Lot et Garonne) avec tous les siens et son père.
Dans ces deux villes il est chef d’atelier apprécié dans plusieurs
entreprises.
En 1933 il décide de revenir au Bouscat où il
s’installe comme garagiste.
Durant la période de l’occupation (1940- 1945)
son entreprise s’oriente vers la fabrication de divers produits qu’il conçoit,
puis de machines à bois où il est un distingué novateur.
Son invention la plus marquée est un ensemble complexe capable de
faire des casiers à claire voies pour les bouteilles ou de délicates boîtes à
jeux.
Il expose régulièrement aux foires internationales de Lyon et
Bordeaux où il reçoit visiteurs et clients.
Plus
tard lorsqu’il arrête de travailler, il devient ingénieur conseil et Président
des inventeurs du Sud Ouest non sans
participer dans la ville du Bouscat à des œuvres privées d’aide aux personnes seules et démunies…
Depuis toute la descendance s'est cantonnée dans le Sud - Ouest entre
Bordeaux, Le Bouscat, Taillan-Médoc, Eysines, Asques, Pessac, Tarnos, Bayonne.
Les générations d’après-guerre se sont déplacées dans le grand Sud
- Ouest, le midi, la région Parisienne, la Bretagne…
Certains de nos aïeux résidents à Bordeaux n'étaient toujours pas
naturalisés en 1847.
Enfin depuis 1891 jusqu’en 1990 il n’y avait que 181 porteurs du nom de Davidson en France et son rang est le 4626 ème sur 4793 pour 1330000 patronymes
portés en France.
Je remercie Madame Silvia Marzagalli (Docteur en Histoire
Contemporaine) pour les documents qu’elle m’a donnés concernant le Consulat. (Archives
des Etats-Unis, Un Américain à Bordeaux… )
[1] Lettre de la chambre de commerce de Bordeaux au Ministre de l’intérieur en 1804 (15 Floréal anXII)
[2] Le 13 Mai 1791 ; lettre signée de J.Fenwick (arrêt de la cours Royale de Bordeaux du 17 juin 1847)
[3] Avril à octobre 1793, d’avril à novembre 1795, d’août 96 à octobre 1797(BMBxD71215)
[4] Il signe son dernier acte pour Thomas Whipps Capitaine du vaisseau Ganges le 22/12/1795
[5] ADG 3.E.23459 procuration de Fenwick-Mason en faveur de John Davidson et John Woods 1.08.1793.
[6] ADG 3.E.23459 procuration de Fenwick-Mason en faveur de John Davidson et John Woods 1.08.1793.
[7] Le 22 /12/ 1807 John effectue la traversée Bordeaux-Charleston en tant que négociant…
[8] Marié le 17.03.1794 -Archives Municipales de Bordeaux REgistre.2.E.4 acte n° 209.
[9] Martha décède le 31 Décembre 1821 – AMBx Reg 3.E.110 acte n°182 S (50 ans)
[10] John décède le 9 Août 1845-AMBx 4.E.1179 acte n°691 (85 ans)
[11] Née le 17 Février 1795- AMBx Reg 1.E.7 acte n°365- Décédée le 14 Mai 1861(66 ans)
[12] Née le 6 Mars 1796 – AMBx Reg 1.E.10 acte n°464- Décédée le 4 Mai 1883 (87 ans)
[13] Nés le 1 Août 1805 – AMBx Reg 1.E.37 actes n° 775 et 776- Mary-Ann décède le 19 mai 1864 (58 ans)
[14] Né le 10 Septembre 1811 – AMBx Reg 1.E. acte n° 754 –Décédé le 18 mai 1861 (50 ans)
[15] Né le 23 Janvier 1803 – AMBx Reg 1.E.25acte n°304
[16] Né le 10 Juillet 1798 – AMBx Reg 1.E.16 acte n° 922- Décédé le 6 Février 1861 (62 ans)
[17] Elizabeth décède le 1 juin1849 (33ans) alors que Médard a 12 ans -AMBX acte n°822
[18] Né le 24 Octobre 1837 – AMBx Reg 4.E.1120 acte n°1120 – Décédé le 31 Décembre1917 (80 ans)
[19] Marié 17 Mai 1851 – AMBx Reg 2.E.142 acte n°259
[20] Adopté le 22 Décembre 1857- AMBx 4.E.1313 acte n°77 ter
[21] Mariés le 2 Mars 1859 – Notaire Pery 3.E.29121- Bordeaux
[22] L’année 1861 est marquée par de nombreux décès dans la famille : Jacques le 6 Février, une fille d’Hypolite et Céline naît et décède le 12 Février, Eléonore le 4 mai, et William le 18 mai. Le caveau familial (La grande Chartreuse) a été acheté par Jacques le 25/10/1854 : Davidson Jeune n°90 allée 15 à droite.
[23] Né le 10 Janvier 1862 à Bordeaux- Décédé le 24 Mars 1945 au Bouscat. (83 ans)
[24] Mariés le 13 Août 1870 – Archives Départementales de
[25] Recensement de 1886 cours Louis Blanc : Jeanne (mère) décède en 1894.
[26] Recensement de 1906 72 route du Médoc : Marie décède en 1925.
[27] Eliza décède le 4 mai 1883(87 ans) ADG 2MID 5/92 acte n°572
[28] John-Joseph décède le 3 septembre 1893, 9 rue Eugénie (88 ans)- 2MID-5/103 acte n°1208.
A noter que John-Joseph a hérité de tous ses frères et sœurs et qu’il est rentier depuis l’age de 58 ans.
[29] John-Joseph et son Frère William ne sont toujours pas de Nationalité Française en 1847 (arrêt de la cours Royale de Bordeaux du 17 juin 1847)
[30] Né le 9 mars 1875 – Archives Municipales du Bouscat -Décédé le 29 Janvier1949 à Le Cannet(06)(74 ans)
[31] Né le 18 juillet 1881 – Archives Municipales du Bouscat – Décédé le 10 Mai 1945 à Bordeaux. (64 ans)
[32] Il est adjoint faisant même fonction de Maire (15 Décembre1883-18 Mai 1884) en remplacement de Mr Feuillet démissionnaire. Il reprend ses fonctions d’adjoint (élu au 1er tour) avec la nouvelle municipalité.
[33] Son demi-frère James n’a que 6 ans et Gabriel vient de naître…
[34] Mariés le 4 juillet 1888 – Archives Municipales du Bouscat.
[35] Née le 17 Avril 1889 .Décédée le 24 Décembre 1891- Archives Municipales du Bouscat.
[36] Né le 11 Février 1892 – Sergent décédé au front le 3 octobre 1914 (22 ans)
[37] Né le 14 Mai 1894 à Bordeaux -Décédé le 28 Janvier 1984 à Bordeaux (89 ans)